– Bonjour, nous avons ressuscité pour cet émission un grand compositeur français qui s’est suicidé un soir d’été dans sa baignoire…
– Non Michel, lui il c’était sur un terrain de tennis.
– Ah oui, vous faites bien de me le rappeler. Il s’est donc suicidé sur un terrain de tennis… à grands coups de raquette ?
– Non, crise cardiaque.
– Ouais, je me disais, suicide à coups de raquette, ça peut durer un moment… Donc il s’est suicidé d’une crise cardiaque, je reçois donc le fantôme de… Michel Berger !
Sur le fauteuil face à moi, une sorte d’être vaporeux se forme. Ça ressemble à un hologramme de Starwars mais en plus floute.
– Bonjour Michel, dis-je.
– Bonjour Michel, dit Michel Berger.
– C’est vrai qu’on s’appelle tous les deux Michel. Je peux vous appeler Michel2 ?
– Tant que c’est pas Michel Tor…
– Vous êtes fan des avengers ?
– Non.
– Je me suis toujours demandé, vous avez quelque chose à voir avec le saucisson ? demandé-je.
– Non.
– Je me disais aussi… Ok, ok. Vous avez donc lu le dernier Desienne. alors, qu’en avez-vous pensé ?
– Le mieux est que je vous le chante :
« Exil, pour Stéphane Desienne
Bliiiiing (bruit de guitare éthérée qu’on accorde)
Si on t’organise un retour bien digéré
Après tant d’années éloignées
Si on te parle de ton boulot
Qu’on en espère des tuyaux
Pour rejoindre les cités qui volent
Et que tu réalises qu’on te regarde comme un moyen
Et non plus comme un membre de la communauté
Exil
Prouve que tu existes
Cherche la vérité partout, va,
Refuse ces autochtones égoïstes
Exil
Exil
Danse sur cette fin du monde
Danse pour tous ceux qui sont morts
Danse pour les milliers de cadavres
Qui n’ont plus droit au bonheur
Exil
Tant de liberté pour si peu de bonheur
Est-ce que ça vaut la peine
Si on veut t’amener à renier tes erreurs
C’est pas pour ça qu’on t’aime
Si tu réalises que l’amour n’est pas là
Que le soir tu te couches
Sans aucun rêve en toi
Exiiiiil !!!!! »
Applaudissement dans le public.
– Alors Michel, une série que vous recommandez ?
– Sans nul doute Michel. En tout cas, dans l’eau d’ici, c’est que nous lisons depuis un moment. D’ailleurs à ce propos, la fin est limite, limite…
– La fin ? m’étonné-je. Mais elle n’est pas encore sortie !
– Quand on est mort, on peut voyager dans le temps, m’annonce Michel Berger.
– Nom de Zeus !
– Ouais hein. Donc une série qui vous tenir en haleine (sponsor chewing gum) tout l’été ; foncez !
Le fantôme se barre, les spots s’éteignent.
– Alors ? me demande mon assistant.
– Il chante faux non ?
– Ouais un peu.
– Pour le prochain on pourra pas prendre quelqu’un de plus fun, genre De funès, ou Galabru.
– Il est pas mort.
– Ah oui, Cindy Sanders ?
– Non plus.
– Bon, ok, on restera sur Vafourakis.