Question Fantasy

Bonjour petit bonhomme qui me lit, aujourd’hui, nous allons faire une introspection dans mon fondement, à savoir, mon problème avec la Fantasy.
En guise d’introduction rigolote, note que j’ai lu ça :
http://romandefantasy.blogspot.fr/2014/01/comment-ecrire-un-best-seller-de-fantasy.html

Si, si, c’est un peu rigolo. Mais en le lisant, des images insoutenables me sont revenues : l’anniversaire de Bilbo, une ninja en cotte de maille, dans je ne sais plus quel bouquin, le premier tome de Game of Throne, Eraaaaagooonnn (je me sens sale !), des noms de personnages permettant de gagner au scrabble (mot compte triple !), les épisodes de Xéna, bref, tout un pâté faisandé de traumatismes liés de près ou de loin à la Fantasy.

Pourtant, la Fantasy, j’aime la regarder (au cinéma plus qu’à la télé), j’aime la jouer (combien de dés ai-je lancé pour décapiter des orcs – non, ce n’est pas une question mais une exclamation), même en jeu vidéo (bon, ok, ça remonte à Baldur’s Gate, et Baldur, c’est un peu du Ad&d sur écran). Alors, pourquoi lorsqu’elle s’exprime au travers de petits mots imprimés sur du papier (ou affichés), je n’y arrive pas.

Quelque part, l’article précédent soulève le problème : sous couvert de se moquer, il dit un peu la vérité quand même.

Et puis, un autre article est venu éclairer ma réflexion :
http://gonzai.com/michael-moorcock-interview-qui-a-tue-lheroic-fantasy/

Alors quoi, ce qui manquerait à la Fantasy ce serait des thèmes sérieux ? Des analyses politiques ? Des critiques sociales acerbes qui nous permettraient de devenir des lecteurs meilleurs ?

Je vais être très honnête : j’en sais rien. J’en sais rien et pour deux raisons principales :
– j’ai toujours un mauvais à-priori en abordant un texte de Fantasy (ouais je sais, c’est con, mais c’est comme ça),
– je n’ai pas lu grand chose de notable en Fantasy (faute à la première raison, et par manque d’envie, de temps, etc).

Pour autant, je suis un lecteur curieux, un auteur passionné, qui cherche justement à parler de notre société dans un contexte différent (histoire que ce soit marrant, mais parlant quand même), j’aime m’attaquer aux difficultés, alors, puis-je vraiment parler de notre monde dans un univers de Fantasy ?

Hum.

Vache de défi.

Prenons le cas d’un des bouquins qui m’a marqué en 2013 : Kinderzimmer, de Valentine Goby (je te laisse chercher l’article ou googler).
Peut-on faire de la Fantasy avec ce thème… Essayons :

« Nous étions montés dans de grandes carrioles, fermées, dans laquelle les Gardes pressaient les prisonnières. Les unes contre les autres, nous tenions debout sans même toucher le sol. Nos souffles se percutaient, se mélangeaient, pour ne former qu’une buée chaude, fétide. Nos corps n’étaient plus qu’une masse compacte, secouée par des sanglots étouffés.
Un des Gardes hurla. C’était l’heure du départ.
La carriole se mit en branle, et les femmes se pressèrent contre les planches, pour entrevoir la direction de notre convoi.
– Nous allons vers le Nord, chuchota l’une d’elle.
Et tandis que la peur montaient en chacune de nous, une vieille femme remarqua ma main, posée sur mon ventre.
– Vous êtes enceinte ?
– Oui, répondis-je.
– Ma pauvre, souffla-t-elle. »

Bon, Kinderzimmer est pas forcément le sujet le plus funky. On peut quand même parler de prison, de racisme, de maltraitante, d’espoir etc. Mais c’est vrai que c’est pas funky.
Et pourquoi pas un truc informatique, bien geek, mais à la sauce médiévale ? Après tout, la magie, ça ouvre des perspectives.

« Reym » (pause ici : j’ai pris Rémy, que j’ai mélangé, pour éviter un prénom illisible. De même j’ai refusé d’utiliser des K et des W, si médiévalisant, il parait ; et j’ai cherché une sonorité originale. J’aurai pu prendre Bob. Mais Bob, c’est comme Starck, c’est juste pas possible en Fantasy). Donc, « Reym avait passé son premier entretient avec succès. Il s’attendait maintenant à revoir la Responsable, avec une certaine fébrilité. Frey, sa petite amie, cherchait à le rassurer :
– Tu ne risques rien : tu lui as fait bonne impression.
– Tout de même. Avec les taxes royales qui ne cessent d’augmenter, je dois obtenir cet emploi.
– Allons, allons, ne te mets pas trop la pression. Si cette guilde de magie ne t’embauche pas, tu n’auras qu’à postuler à une autre.
– Tu n’as pas tord.
Elle n’avait pas tord, certes, mais Reym souhaitait plus que tout travailler dans la guilde des magiciens d’Ishval (recyclage de nom – tous droits réservés FMA). Cette guilde était importante, tant sur le plan économique que sur le plan politique. Il savait qu’en y entrant, il pourrait se construire une brillante carrière. D’autant plus brillante que le réseau de magie que la guilde utilisait était sous-dimensionné (phrase très moche, mais ce n’est qu’un test hein). L’ingénieur magicien qui l’avait mis en place avait recouru à des sortilèges aujourd’hui révolus. Il pouvait l’améliorer, augmenter les débits, accroitre la puissance des mages, en un mot, se rendre utile, prouver sa valeur et empocher un bon pactole.
Il tira de sa poche le galet du savoir. Dessus s’affichaient les dernières informations des mageeks. » (lire majic :D)

Ouais, ça craint un peu aussi. Quoi d’autres alors ? Une quête initiatique ? Un orphelin ? Un grand pouvoir ? De grandes responsabilités ?
Nooooooooon !
Aide moi petit bonhomme. Qu’aimerais-tu voir transposer en Fantasy ?

Des super héros ? Mais voilà une idée qu’elle est fun !

(lire ce texte avec la voix de Batman – c’est à dire avec la voix d’un cancéreux de la gorge, ou de Marge Simpson)

« Les rues de Médévial City sont empoisonnées. Ils sont là, tapis dans l’ombre, détrousseurs, égorgeurs, voleurs et violeurs (dis leur aux dealers), à attendre le pauvre bougre qui tantôt rentre du travail, épuisé, tantôt s’en va chercher de quoi manger pour lui et sa famille. Du chemin des rondes, je les vois, ces ombres maudites, sourirent dans les ténèbres, affuter leurs couteaux, aiguiser leur appétence pour l’argent. Les pieds dans la boue, les pensées en enfer, ils sont déjà coupables. Et pour moi, déjà jugés et condamnés.
J’arme mon arbalète, tandis qu’un de ces pickpockets préparent son larcin.
Ce soir, une crapule de moins salira ma ville.
Ce soir, un innocent aura été sauvé.
Ce soir, je pourrai pleurer sur la tombe de mes parents. »

Schtong. La flèche part, le voleur meurt, justice est rendue, comme dans les films de Bronson (les Death Wish – ou Le justicier). Note qu’il y a un petit côté jeu de rôle, mais si, le français où on pouvait jouer des voleurs dans une Guilde, un genre de Parrain Fantasy, bref, je retrouve pas le nom.

Bien, ceci étant dit, qu’en conclure…

Tout d’abord, il semble possible de transposer n’importe quoi en Fantasy. Sortir du premier article est donc tout à fait possible. L’exercice est-il aussi intéressant qu’en SF ? Sans doute. Pour autant, je ne me sentirai pas à l’aise pour aborder ces thèmes sur la durée. Peut-être tout simplement parce que la SF me semble plus naturelle (question de goût quoi).
Après avoir tenté un truc sur les loups garous, tenter un truc en Fantasy peut être un joli projet (sauf que j’en ai un ou deux avant).

Et toi, t’aimes la Fantasy ? Tu y cherches ce genre de thème ou juste un énième Willow ?

4 réflexions sur « Question Fantasy »

  1. Hello,

    Alors le nom du jdr français dont tu parles, c’est Nightprowler…
    Sinon ouais c’est vrai que la fantasy à clichés on en a otus soupé. Mais malgré tout je trouve de bonnes choses en fantasy qui me plaisent ; certaines sont dotés de certains clichés évoqués, ou pas, mais cela ne veut pas dire que ça va saouler automatiquement. je crois simplement qu’on (=notre génération de geeks rôlistes) été surchargés de trucs toujours tous pareils super-tolkiennisés. Mais en même temps il y a d’autres choses. En passant comme ça rapidement je dirais Perdido Street Station, Locke Lamora, Janua Vera et gagner la Guerre, Wastburg, et d’autres bien entendu. Mais la fantasy, comme la SF, est un genre Qui doit subir un sacré concentré de daubes.

  2. Loi de (Theodore) Sturgeon: 80% de tout est de la merde. À l’origine, il l’avait dit à propos de la SF et, quand on lui a demandé des explications, il a dit que c’était parce que 80% de tout est de la merde…

    Je soutiens mon camarade Fred: il y a des trucs biens en fantasy; même moi qui n’aime pas ça, à la base, j’ai été conquis par Janua Vera/Gagner la guerre et par Wastburg. Il faut juste trouver ce qui sort des sentiers battus et rebattus, dans la forme comme dans le fond.

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