Parfois on a de bonnes idées. Parfois on en a de mauvaises. La différence entre les deux est minimes. Pour un roman, j’ai souvent un point de départ qui m’interpelle, qui m’explose au visage. Toujours durant cette phase où j’écrivais trop vite et sans plan, j’ai voulu me frotter au space op. Étant qui je suis, je ne voulais pas me contenter d’une histoire de colonisateurs partant à la rencontre d’un nouveau peuple à martyriser, ou à placer d’intrépides savants face à une forme de vie étranges et menaçante. Non, mon truc, c’était les éboueurs. Les éboueurs de l’espace. Note : ce n’est que bien des années plus tard que j’ai appris l’existence d’un jeu de rôle sur ce thème. Mais bref, revenons-en à nos moutons.
Ce court roman narrait l’intervintion d’un groupe d’éboueurs dans une station spatiale. La toile de fond est une guerre entre les hommes de l’espace et les femmes de l’espace, à la Robotech. Et évidemment, cette simple mission de nettoyage se passe mal.
Le texte est plein de clichés (je l’avais écrit pour Walrus au début), d’illogismes, tout va trop vite, pour exemple : un spationaute se promène avec une épée. Et ouais. Le ridicule ne m’effraie jamais ! JAMAIS !
Le retour des bêtalecteurs par contre…
On m’a donc gentiment conseillé de brûler le manuscrit à la pleine lune et de ne plus jamais y retoucher.
Mais vous me connaissez, n’est jamais mort ce qui dort à jamais 😉
La suite ? On en reparle plus tard 😉
Le court extrait :
Les batteries des robots nettoyeurs sont déchargées. La faute à Tyler qui les a pas branchées avant l’hyper-sommeil. Je pourrais râler mais ça servirait à rien : depuis que ce mec bosse avec nous il enchaîne conneries sur conneries et rien de ce qu’on peut lui balancer l’atteint. Joss dit que c’est dû aux combats, qu’il en a tellement vu que son cerveau passe son temps à fuir la réalité et que c’est pour ça qu’il retient que dalle. Je veux bien, pourquoi pas, mais n’empêche, ça fait un peu chier de bosser avec un boulet. Déjà qu’on n’a pas le taf le plus intéressant de la flotte, ça devient chaud si on en arrive à plus se supporter. Je les remets donc en charge, en serrant les dents, espérant que les dix-huit heures de vol qu’il nous reste suffiront à les faire remonter à un niveau suffisant. Parce que devoir tout nettoyer à la main, non merci. On est bien des éboueurs de l’espace, mais on n’est pas de boniches. Il est hors de question que j’enfile la combi pour lessiver les ponts intérieurs et extérieurs de la station NewBorn. D’autant qu’à quatre, ça nous prendrait des heures.
Karym sort du cockpit du vaisseau, l’air serein. On est dans les temps et l’autopilote nous conduit avec sa précision toute mathématique. Une fois arrivé, il n’aura qu’à superviser l’amarrage, une procédure qui nécessite toujours un œil humain à cause des imprévus.
— Lee, t’as vérifié les combis ? me demande Joss, l’éboueur en chef de l’expédition.
— Pas encore.
On a chacun notre rôle : éboueur en chef, éboueur en second, pilote et vétéran casé pour ne pas finir interné, ou recyclé. Quatre mecs enfermés dans un vaisseau de seconde zone, usé, moisi, qui se rendent de station en station pour traiter les déchets. Un boulot mal payé, merdique, mais indispensable.
Un boulot loin du front surtout.
Une planque quoi.