Slow reading – Neil Jomunsi

J’ai lu ça : http://page42.org/slow-reading-pour-lire-mieux-lisons-lentement-decrypted/ dans sa version intégrale parce que je suis un slow reader. Comprend un vieux qui sait encore lire les lignes, pas l’entreleslignes, comme disait Ribery. Bon, Neil souligne l’évolution, ou le changement, la difficulté de surfer d’un mode de lecture à l’autre, et un peu quelque part (tu me diras si je me bourre), la sensation de perdre une compétence fondamentale (parce que oui, Neil me lit, mais pas dans mon lit).

Tout ça se retrouve dans « Internet rend-il bête », un précieux ouvrage critiqué avec intelligence par votre serviteur dans une pages précédentes (démerdez-vous, y a un moteur de recherche sur le site).

Ouais ouais. Ok, ok. Mais bon, y a quand même un truc qui me turlupine (y a combien de mots dans ce mot ?). Je suis revenu à la version cryptée de son article : http://page42.org/slow-reading-pour-lire-mieux-lisons-lentement-crypted/ comprend, à la version « endiagonale » (merci Ribounet).

Et là, surprise ! L’article fonctionne très bien (ce qui finalement me surprend qu’à moitié puisque les prises de notes à la fac, sont un peu une mise en pratique de ce tri informationnel mais au niveau audito-scriptural (j’ignore complètement si ce terme existe, mais il fait hyper classe et placé comme ça, il me fait gagner 2 points de crédibilité)).

On perd, c’est sur, mais on pige quand même. Pire, on en sort satisfait d’avoir pigé l’essentiel aussi vite.

Alors ouais, il s’agit d’un article, ça s’y prête, alors qu’une narration, ça s’y prête pas…

Mais quand même, ni une ni deux, mon cerveau trépané rebondit comme ces gros ballons munis de poignées qui faisaient notre bonheur dans les années 90 : pourrait-on écrire une histoire « endiagonale » ?
Ba ouais, puisque tout le monde lit en survolant, et de plus en plus, pourquoi ne pourrait-on pas écrire en survolant ? J’entends les moquateurs se moquater : tu qu’as lire Marc Lévy et t’en auras de la diagonale du vide !!!
Certes, vil moquateur.
Mais encore. Est-ce qu’une histoire dépouillée au maximum pourrait être lisible, compréhensible, intéressante ? Est-ce qu’on pourrait écrire un roman de telle sorte qu’il aurait une tronche de lecture diagonale (tronche qui s’approche de celle d’un punk post apo ayant pissé sur les bottes de Kenshiro).

J’imagine qu’on y perdrait en immersion… Sauf que le gugus qui lit dans son rer, il est immergé moyen moyen. Entre les bruits et les odeurs (merci Chichi), les corps qui se percutent, le stress de sa montre qui avance plus vite que les stations et les regards désapprobateurs des femmes enceintes qui attendent que vous vous leviez pour enfin s’assoir (m’enfin c’est pas de votre faute si elle est enceinte !). Mais y gagnerait-on en lisibilité ? En rebondissement ?
Jeff Balek écrit avec un style épuré, presque scénaristique (il vise l’adaptation ciné le ptit malin – rien à voir avec le dessin animé), mais cette tentative nous amènerait bien plus loin dans l’écrémage. Faudrait que je m’y colle pour tester.

Pour être honnête, j’ignore complètement si ça le ferait. Mais je me pose sérieusement la question. Car après tout, si on écrit, c’est pour être lu, et si personne lit, bin… on sert à rien… Non ?

Sur ce, bisous les fous.

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