Ce matin, j’ai écris un article dans lequel je revenais sur mes prochains projets. À la fois pour te présenter les questions que se posent un auteur, et aussi pour te montrer que quelque part, un auteur, ça pense aussi à toi lorsqu’il se met derrière son clavier. Sauf que, à mesure que je déroulais mon questionnement, qui porte en fait sur le type de projet… Ouais, ok, je te le résume vite :
Pof pof, backward sur l’autoradio autoreverse (haaaaan le jeune qui pige pas cette formule magique !)
Je réfléchis à la manière d’écrire mes projets, à savoir, roman, série ou nouvelle. Or, en y réfléchissant, la question derrière est : quel est le plus bankable ? Ba ouais, parce que mon banquier, il a beau kiffer mes muscles gras, il aime bien que je gagne des brouzoufs.
Etant entendu que les nouvelles se vendent peu (et même si un fou furieux se lance dans les micro-nouvelles ! La preuve ici !), les séries se vendent bien et les romans se vendent… comme ils peuvent. Donc, au final, je me demande ce qui, au regard du projet et de tes goûts, pourrait le mieux fonctionner.
Et là, Pause ! Retour au présent McFly (rien à voir avec les magasins d’ameublement).
Je me rends compte que je suis en train de me demander ce qui pourrait marcher.
Ce qui pourrait marcher…
Relis le doucement :
Ce Qui Pou Rait Mar Cher.
Tu vois ou pas ? Non ? Tain, t’es pas tombé de la cuisine à Jupiter.
Je suis en train de basculer du côté obscur de la force !
Car, bientôt, je pourrais me demander quels thèmes pourraient te plaire, quels personnages te parleraient, quels aventures te plairaient et au final, je chercherai à écrire le truc qui te séduirait, et pas le truc que j’aurai au fond de mes rillettes du Mans…
Flippant hein ? Ouais hein !
D’autant que bon, si on entre dans cette logique, on s’aperçoit que ce qui se vend est de la romance ou de l’érotique, et que donc, on pourrait faire le raccourcis que pour écouler son oeuvre, faudrait en écrire. Et limite sous pseudo, histoire d’être un peu discret, et un peu plus riche.
Mais y a quand même un truc qui fonctionne pas : la recette du best seller n’existe pas, sinon, on en ferait tous un, chacun notre tour, histoire de se mettre deux, trois millions d’euros dans un paradis fiscal, tout en demandant le RSA de l’autre main.
Et puis, écrire un truc en suivant un cahier des charges de « rentabilité », c’est quand même très éloigné du plaisir qu’on a à construire un truc plus personnel, plus original, plus surprenant.
Et d’ailleurs, toi, au fond, oui TOI, t’aimerais qu’on te balance ce que tu attends ? Tu voudrais lire un truc formaté pour te plaire ? En suivant les trucs des scripts doctors ? Parce que quelque part, les films que tu mates, les séries que tu t’enfiles, c’est un peu le cas. Alors, t’es habitué ? Confortable ? Ou au contraire tu cherches à être surprendu ?
J’ai effacé l’article, pour publier celui-ci.
Finalement, je vais en revenir aux conseils de King (l’auteur pas le chanteur), qui disait « écrit la porte fermée ». Voilà, je vais fermer ma porte à ces questions, et à tes attentes. Je vais suivre mon instinct. Parce qu’après tout, c’est mon instinct qui a fait de Mon donjon mon dragon un roman et La brigade des loups une série. Et finalement, ils t’ont plu, alors que tu ne les attendais pas.
Allez, bisous.
Ps : ma production du jour, ça revient, mais doucement ; vraiment…
« La librairie se trouve dans une rue piétonne, au coeur même du quartier étudiant de la rive gauche, là où les musiques se croisent, les bières se vident, les idées se percutent et les corps se pénètrent. La porte est épaisse, lourde, mais petite. Je dois me pencher pour en franchir le seuil. Derrière, des tomettes du siècle dernier soutiennent des étagères de fortune sur lesquelles des livres attendent d’entamer une seconde vie. Ou une troisième. Ou plus encore.
L’endroit sent le vieux. Le vieux bois, le vieux papier, la vieille poussière. Au plafond, les poutres laissent entendre que l’immeuble lui-même a traversé les siècles.
Je commence à douter : on m’a conseillé l’adresse pour y trouver mon bonheur, un livre épuisé depuis plusieurs années, Nothing Lasts Forever de Roderick Throp, le bouquin qui a inspiré Piège de Cristal, le début de la licence Die Hard, l’origine, le truc à lire avant de mourir, mon graal, sauf qu’ici, je m’attends plus à trouver une édition originelle d’un antique Jules Verne qu’un vieux roman américain. »