L’anneau du serpent de feu – Ian Livingstone – Point sur les LDVELH

Premier article après une pause estivale qui a fait du bien, mais du bien…
Allez, venons-en au… LDVLEH !

Gabin disait, un bon film, c’est trois composants : « une bonne histoire, une bonne histoire et une bonne histoire. »
Mais nous ne parlerons pas d’un film, nous parlerons d’un livre jeu, d’un livre dont vous êtes le héros pour être plus précis.
Alors, qu’est-ce qui fait qu’un livre dont vous êtes le héros est un bon livre dont vous êtes le héros ?

Gabin, s’il en avait lu, répondrait : « un bon système, une part de choix importante et une bonne histoire. »
Comme quoi, Gabin, c’est pas la moitié d’un con.

Je n’avais pas lu de LDVELH depuis mon adolescence, puis, des conférences et des articles et une rencontre avec FibreTigre ont relancé mon intérêt pour la chose. On pourrait également parler de revival sur les smartphones, autour de projets comme Out There Chronicles (FibreTigre justement), Below (de Miky Mike) ou bien encore les chroniques de Talos portées par les photos Corlaix, Leifer et Ganaé.

N’étant pas un garçon séquentiel, je poursuis l’article dans le désordre en m’intéressant maintenant au pourquoi ?

Pourquoi, s’intéresser au LDVELH ?

Un tel livre promet plusieurs choses à son lecteur :
– un système,
– une aventure,
– une aventure non séquentielle, (ou pas trop),
– des choix donc,
– des bastons,
– un peu de finesse (avec des énigmes ou des objets qu’il faut conserver),
– et le plaisir de lire en jouant ou de jouer en lisant, c’est selon. 

À l’instar d’un jeu vidéo, le lecteur/joueur va ici incarner un personnage. Ce personnage est définit par des caractéristiques. Habileté, Vigueur, Chance, etc. Ses caractéristiques lui permettent d’interagir avec l’univers (tests de réussite, tests de chance, bastons).

Le système est donc léger, simple, efficace.

Le personnage dispose d’un équipement, qui va évoluer durant l’aventure. Les éléments qu’il va ramasser pourront interagir également avec l’univers (si tu as ce machin-là, va là-bas).

Enfin, le livre lui proposera des choix, plus ou moins dirigistes, plus ou moins ouverts.

L’alternance de choix ouverts et de choix fermés permet de cadrer l’aventure. On pourrait le caractériser davantage comme des choix menant à des quêtes secondaires, et n’ayant pas ou peu d’incidence sur l’aventure globale, et des choix s’inscrivant dans la quête principale, où là par contre, on se retrouve dans des PPO (point de passage obligé).
L’alternance permet au lecteur/joueur de choisir son chemin, ce qui lui donne une impression de liberté, de libre arbitre, et de contrôle, qui lui procure du plaisir (pour aller vite).
Ces choix permettent d’enchainer les boucles : introduction / rencontre/combat / gratification / conclusion, qu’elles soient courtes pour les quêtes secondaires, ou qu’elles s’inscrivent dans la métaboucle de la trame principale.
Ces choix sont au coeur du plaisir qu’offre ces livres : va-t-on entrer dans cette maison, affronter ce troll, discuter avec ce forgeron, ou bien au contraire foncer tarter la trogne du magicien maudit qui nous attend tout plein de malveillance ?
Ces choix sont donc bien au coeur du livre/jeu. Du jeu.
C’est d’ailleurs pour renforcer ce côté jeu que les scénaristes de livre/jeu se tournent plus volontiers vers les applications pour smartphone, application offrant une base similaire : système / choix / aventure, mais apportant parfois des plus en terme de mise en scène graphique ou d’habillage sonore. Sans parler de personnification de l’aventure (FibreTigre imagine déjà des IAs capable de modifier le type de choix suivant les choix précédemment sélectionnés – réjouissant n’est-ce pas ?).

Et donc, je n’ai toujours pas répondu à la question portant cette partie :  pourquoi s’y intéresser ?

Parce qu’un LDVELH peut servir de base à un bon serious game.

Je me posais justement la question avant le début des vacances : « Pourquoi personne n’a imaginé/conçu un LDVELH pour enfant, reposant sur des exercices vus durant l’année ? »
Et voilà que Cultura me répondit : « Mais si, ça existe. »
Un exemple : Mystère au Cirque Alzared, du CE1 au CE2.

Ici, exit le système, parce qu’exit les bastons. Reste une lecture à choix multiples. Pour ne pas perdre l’enfant, les choix ne sont pas éparpillés dans le livre en entier, mais ils sont organisés par chapitre (comprendre, les choix multiples s’inscrivent dans un chapitre, une fois le chapitre terminé, on passe dans un autre avec ses choix multiples à lui).
Chaque fin de paragraphe se termine par un choix donc, choix reposant sur la résolution d’un problème : « rends toi au chapitre 18-4, si tu ne trouve pas le bon chapitre, rends toi au 12. » Le 12 rappelant les bases de la soustraction avant de renvoyer le lecteur/joueur au bon chapitre pour poursuivre.
Alors, est-on dans un LDVELH ? Plus vraiment : le manque de système, de quête, d’interaction et de boucles de jeu fait davantage pencher ce type de livre vers un livre dont vous êtes le lecteur. Oui, un peu comme tous, mais pas de la même manière que pour les autres bouquins.
Étonnamment, je pensais que les exercices et les fiches de révisions feraient sortir Numéro 1 (ma fille), de sa lecture, mais pas du tout. Poussée par l’envie de découvrir la suite de l’histoire, elle a dévoré le volume, tout en révisant. Les exercices apparaissant comme des challenges pour poursuivre la lecture.

L’objectif semble donc atteint.

Peut-on envisager ce genre de dispositif pour des étudiants plus grands ? Voire l’intégrer dans la formation même (en lieu et place de certains devoirs par exemple), je ne sais pas. Mais pourquoi pas. 

Voilà donc le pourquoi.

Revenons-en à l’anneau de serpents de feu.
C’est un bon volume. Il démarre de manière un peu convenue, mais au fil de l’aventure, il se révèle de plus en plus fin. Par contre, Ian, qu’est-ce que tu nous fais ramasser comme merdouilles tout au long de l’aventure ! D’aventurier, j’ai fini brocanteur ! 🙂

Enfin voilà, je vous invite à découvrir les LDVELH.

Si vous êtes curieux mais que vous n’avez plus de brouzoufs, Neil Jomunsi propose les siens gratuitement, en ligne :
https://page42.org/bibliotheque-infernale/Text/play.xhtml
https://page42.org/menu-cthulhu.html

Bonne lecture. Et bon jeu.

La bise.

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