[LE TRUC À SAUVER] Flashback – Dan Simmons

À l’heure où tout le monde vlog, montre sa trombine sur Youtube, cherche les likes et les partages, je poursuis à l’écrit, me radicalisant même, en proposant un nouveau thème intitulé : « Le truc à sauver ».
Parce que oui, on va pas se mentir, tous les livres ne sont pas bons à lire. Autant certains relèvent du met raffiné que l’on s’offre un soir de réussite social, entouré par de bons amis aux mots fins et aux idées de gauche, autant parfois, ça sent un peu le caca de chien écrasé sur un trottoir un soir humide.
Donc, j’ai lu des livres qui m’ont profondément ennuyés, que parfois, je n’ai pas fini, mais souvent, très souvent, en les lisant, je me disais : « Tain ! Si un mec avait conseillé à l’auteur de faire ceci ou cela, le roman serait carrément plus puissant ! ».
Ce type de réflexion est rigolote. Et j’aurai pu créer une section : « Le truc à modifier ». Mais y a de la prétention dans ce genre de démarche. Comment savoir si la modification proposée sera efficace ? Est-elle seulement pertinente ? Ne cherche-je pas plus à transformer le roman de cet auteur en roman que j’aurai aimé lire ? Après tout, je ne suis pas éditeur… Je ne suis que lecteur…
J’en suis arrivé au « truc à sauver ». Le truc à sauver, c’est quand dans un roman tout caca, vous trouvez une pépite, un truc vraiment bien pensé, bien foutu, un truc qui sauve pas les pages autour, mais qui vous touche. Vous ne pouvez pas finir de lire ce truc, mais vous ne pourrez pas non plus le jeter, parce que y avait « un truc à sauver » dedans.
Aujourd’hui, en guise d’exemple exemplaire, parlons de Flashback de Dan Simmons.
Disons le tout de suite, ce n’est pas un bon livre. Mon avis rejoint ceux des lecteurs de Babelio :
Je cite Guz pour illustrer le point le plus pire : « Pour résumer (et Simmons ne fait jamais aucun effort pour construire un semblant d’argumentaire avec ses idées) :
– la politique sociale d’Obama est responsable de l’effondrement du monde. Arrêtons de donner de l’argent aux pauvres
– le réchauffement climatique est un mythe et les écologistes ne sont que des drogués
– l’islam est barbare et les arabes des tueurs d’un autre temps
– les européens et les canadiens sont des lâches et des idiots
– les russes sont des trafiquants de drogues
– les mexicains mangent le pain des vrais américains
– les instances internationales ne font qu’affaiblir l’Amérique qui se doit de gouverner le monde
– en dehors du libéralisme à outrance, point de salut
– le monde était mieux avant, vive les années 50 et 60, constamment et nostalgiquement pris sans cesse en exemple.
S’en est tellement caricatural que ça en devient risible. »
Ouais hein, ça donne pas envie.
Mais, y a un truc à sauver dans cet univers pas du tout caricatural, penchons sur le résumé :  » Toute l’Amérique s’adonne au flashback : c’est pour les plus jeunes le moyen de revivre leurs pires turpitudes et pour les plus vieux celui de retourner dans le monde idéal d’autrefois. »
Le Flashback est une drogue qui permet de revoir, revivre, ses souvenirs. Perte d’un proche, enfance, période dorée, ou à l’inverse crime accompli, tout y passe. Qu’on cherche à retrouver la joie, à fuir la réalité, à revivre sa vie, les raisons de s’adonner à cette drogue sont variées et le degré d’addiction est bien mis en avant, allant du petit shoot pour revivre un coup d’un soir, à ceux qui s’enfoncent irrémédiablement dans le passé pour s’y réfugier.
De là, la réalité se désagrège. On peut perdre facilement le fil entre souvenir et réalité. La linéarité du temps se brise et des sauts se font entre le passé et le présent et dans le présent même (pendant qu’on revit le passé, le présent continu).
On est pas si loin d’un Total Recall, ou d’un jeu sur la réalité à la Matrix, y a un côté no futur, défonce, auto-destruction, qui est juste génial.
En sortant de ce pas très bon roman, je me suis quand même interrogé : si une telle drogue existait, est-ce que j’en prendrai ? Quel moment chercherai-je à revivre ? Est-ce que je pourrai me contenter d’un seul shoot ? Deviendrai-je accro ?
J’en sais rien.
Et toi ?





Voilà, c’était le « truc à sauver » dans ce roman.

PS : En ce moment pour le boulot je teste les podcasts. Alors voilà, j’ai tenté d’en faire un sur cet article. N’hésitez pas à le commenter, ça fera peut-être plus de brouzoufs à l’arrivée 😀

Allez, tchuB !

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