Trois jours et une vie – Pierre Lemaitre

Quand on pose ses fesses devant un blockbuster, que ce soit sur son canapé ou sur son un siège au cinéma, on suit les péripéties d’un héros qui tue à tour de bras des méchants. On dévore son popcorn en se disant : « Wahou, comment il déchire ! ». Les cadavres tombent, de manière plus ou moins rapide, plus ou moins artistique et le héros ne s’en émeut jamais.
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Quand on se détend le soir venu après une journée de travail compliquée, il nous arrive de suivre des séries policières dans lesquelles les flics peuvent tuer, les tueurs tuent, les gens dans la rue tuent parfois, mais plus rarement, c’est vrai.

Sur Youtube… il n’y en a plus. Les webséries et les courts sont noyés ces derniers temps…
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Mais pour en revenir au sujet, lorsque nous nous plaçons devant un écran nous suivons des gens tuer d’autres gens avec finalement assez peu d’investissement émotionnel. Le livre de Pierre Lemaitre nous raconte précisément l’inverse.

Pierre Lemaitre est un grand auteur.
Il a écrit plusieurs livres remarquables, dont Au revoir là-haut.
C’est plutôt quelqu’un de sympathique, haut en couleur, contrairement à ce que tente d’affirmer cette photo.
Sa page permet d’en apprendre un peu plus sur lui :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Lemaitre

Le bouquin possède même une page wikipedia, c’est dire s’il est bien !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Trois_jours_et_une_vie

Un enfant va tuer un autre enfant sur un accès de colère. Il n’a pas géré ses émotions. Il a agit sur un coup de tête. Dès qu’il s’en rend compte, il sombre dans un état mental où s’entremêlent la colère, la tristesse, la peur, la honte, il est bouleversé. La mort donnée apparait comme un acte irréversible, bouleversant. Autrement dit, le meurtre est mis en scène avec un réalisme froid.

Et au-delà de l’acte en lui-même, la culpabilité va travailler le personnage principal. Ce dernier va osciller entre la peur d’être découvert, d’être mis face à ses responsabilités et d’enfin être libéré du poids de la culpabilité et son espoir de s’en sortir, d’oublier tout cela pour aller de l’avant. 

On s’aperçoit que l’espoir est bien faible face aux sentiments qui le travaillent. La force ici du récit est de nous mettre en empathie avec le meurtrier. Au fur et à mesure de la lecture on se rend compte que tuer quelqu’un non seulement n’est pas anodin mais en plus que cet acte va nous changer profondément, nous marquer, nous traumatiser au fond.

Les années passent, le meurtrier n’est pas pris par la police mais il est rattrapé par son destin. 

Quelque part, le crime reste impuni, judiciairement parlant. Mais d’un autre côté, la vie du meurtrier a été balayée par son acte. On en arrive à se demander s’il n’aurait pas été plus heureux s’il avait été attrapé. La condamnation aurait pu lui offrir un chemin pour se libérer et peut-être pour obtenir une forme de rédemption.

Autrement dit, un crime n’est jamais impuni.

La force de Pierre Lemaitre est de nous le faire comprendre, ressentir et vivre au travers de personnages bien campés, réalistes, profonds.

Un livre à lire. Absolument.

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