Je ne fais pas de plan. Du moins, je ne faisais pas de plan. Je prends une idée, je la creuse, je regarde où elle m’emmène et j’improvise. C’était peu après Mon donjon mon dragon, j’étais encore dans la période Geek/Pop culture. Je voulais poursuivre avec une histoire qui parlerait aux gens, et qui dénoncerait des trucs. Parce que c’est le genre d’histoire que j’aime. Je cherchais quoi pondre et à l’époque, on était au tout début des films de super héros. Ayant posséder plusieurs centaines de comics quand j’étais ado, je les voyais plutôt d’un bon oeil, un peu comme tout le monde. Mais ça, c’était avant qu’il y en ait tellement, qu’on ai envie de vomir à la moindre ombre de cape sur un écran.
Bref, je me suis dit, pourquoi pas les super héros. J’ai tenté une première nouvelle, un super qui se rend dans une séance de thérapie parce qu’accro à l’adrénaline. Je trouvais le truc non seulement sympa, mais probable : à force de combattre H24, à un moment, tu dois bien péter les plombs, non ?
Mais c’était pas assez ouf pour tout un roman. Alors je me suis mis face à l’établi et j’ai bidouillé des trucs.
Je vous mets la première page dispo là, pour que vous pigiez l’idée de base.
La suite ? On en reparle plus tard 😉
L’extrait :
Les super-héros existent. Ils sont peu nombreux, et c’est très bien comme ça : quand on voit le bordel qu’ils arrivent à foutre dans une ville, on se retrouve à regretter les compagnies républicaines de sécurité. Sauf que les CRS eux, ils peuvent pas combattre les super-vilains, les aliens ni les robots du futur. Ils sont tout juste bon à casser de l’étudiant ou du chômeur, voire du migrant. Ce qui est déjà pas mal. Alors que les super, eux, ils t’interceptent tout ce qui porte une cape, plus vite que La redoute. Mais avec la délicatesse d’un film de Michael Bay. J’aime bien ces films, mais c’est une autre histoire.
Pourquoi je parle de ça, parce qu’après une longue période de chômage, j’ai postulé pur un job à l’APS. L’Assistance Publique des Super-héros. Le service est une antenne rattachée au ministère de l’intérieur. Pour y bosser fallait pas trop de diplôme, pas trop de bagout, juste de savoir décrocher un téléphone et de remplir des fiches d’intervention, fiches à refiler aux supers moyens. Les supers moyens sont au super-héros ce que les élèves moyens sont aux têtes d’ampoule : dans le meilleur des cas, des suiveurs, dans le pire, des fouteurs de merde. Y a aussi les supers nuls, mais pour eux, c’est vraiment la loose.
Revenons-en aux supers moyens : ils ont pas le droit d’utiliser leur pouvoir, sauf dans le cadre des inter. Exemple d’inter : ramasser les troncs d’arbres déracinés, déplacer les carcasses de voitures, recueillir les témoignages des blessés pour les filer aux compagnies d’assurance.
Y a peu d’inter en vrai : le ministre de l’intérieur bride les super. Pour eux, impossible d’intervenir sans une autorisation préalable. Autorisation bien merdique à obtenir d’ailleurs. C’est pour ça que certains s’en passent. Mais pas beaucoup. Ils flippent tous de finir dans une super-prison, de perdre leur super-allocation, et de pointer au super-pôle-emploi. Du coup, quand un vilain se pointe, ils balancent leur demande d’autorisation et ils attendent.
Comme l’autorisation arrive avec deux plombes de retard, ils peuvent pas intervenir.
Et donc, on a pas à intervenir.
Au final, l’assistance aux supers moyens, c’est une bonne planque. Un job en or presque. Un peu emmerdant, mais bien payé. Pi un peu secret, du coup, on pas trop le droit d’en parler.