Réflexions autour de Releek

« dystopie » vient de l’anglais dystopia, à partir du préfixe grec ancien δυσ- / dus marquant une idée de mal, de difficulté, de malheur, et du nom τόπος / tópos, « lieu, endroit, pays ». Cette association a été conçue pour rappeler le terme utopie, auquel il s’oppose.

Ainsi, la dystopie s’oppose à l’utopie, terme forgé par l’écrivain anglais Thomas More à partir du grec οὐ-τόπος / ou-tópos « en aucun lieu ». L’« Utopia » constitue en effet une sorte de jeu de mots : la prononciation anglaise du xixe siècle ne distinguait pas la prononciation des préfixes εὖ- / eū-, « heureux » et οὐ- / ou-, négation marquant l’inexistence : l’utopie est étymologiquement un lieu heureux et inexistant.

D’un point de vue étymologique, dystopie signifie donc « mauvais lieu », « lieu néfaste », un lieu en tout cas connoté négativement ; la fin du xixe siècle a vu naître la dystopie (ou contre-utopie), davantage proche de la science-fiction, et dont l’exemple le plus connu est 1984 du britannique George Orwell (1949).

Sources : https://fr.wikipedia.org/wiki/Dystopie

Vous je sais pas, mais moi, j’aime bien les dystopies.

Parce que la dystopie vise à présenter sous forme narrative les conséquences néfastes d’une idéologie, l’univers qu’elle décrit ne s’éloigne du nôtre que par les seules transformations sociales ou politiques que l’auteur désire critiquer.

En fait, ce que j’aime bien, c’est montrer combien une bonne idée, poussée dans ses retranchements, peut devenir une mauvaise chose. Dans Releek, j’imagine un monde où des Jancovici-like, des scientifiques, prennent le pouvoir pour nous sortir de l’ornière politique qui nous bloque. Marre de transiger avec l’écologie ? Zou, on leur confie le pouvoir pour qu’ils prennent enfin de sages décisions, courageuses et peut-être impopulaires, mais nécessaires…

Oui ? Non ?

Le champ spéculatif de la dystopie est en revanche centré sur les conséquences possibles des changements d’ordre politique.

Je dois avouer que les dystopies me fascinent. Non seulement comme outil d’avertissement (et non comme un plan à mener comme semble le croire certains politiques), mais aussi comme un appel à résister.

Car les personnages principaux sont comme des torches qui brillent au milieu des ténèbres. Ils n’ont pas renoncé. Ils luttent encore. Et souvent, ils en payent le prix.

Courage, sacrifice, entraide, sont souvent l’apanage de ces personnages. Est-ce que ça fini bien pour eux ? Parfois. Mais pas tout le temps. Et pas pour tous.

Les utopies classiques portent leur regard sur la construction sociale, politique et culturelle dans son ensemble. Le cas des individus ne trouvant pas leur bonheur dans un tel monde, ou refusant d’en suivre les règles, est considéré comme un problème marginal.

Là aussi, attaché à présenter des groupes, des équipes, j’ai souhaité mettre en scène des individus refusant l’évolution politique et ses impacts sur la société. Des femmes et des hommes attachants, qui de prime abord n’ont rien de « super héroïque ». Ce ne sont que des individus qui ont pris des décisions et ces décisions les ont conduit sur le chemin de la Résistance. Parce qu’à un moment survient un point de bascule. Un point de non retour où on ne peut plus supporter la direction que prend la société. On finit par être convaincu que tous suivent un mauvais chemin, et qu’il faut éveiller les autres pour les en détourner.

Mais est-ce qu’on en aurait la force ? Est-ce qu’on serait prêts aux mêmes sacrifices que ces personnages ? Est-ce qu’on aurait leur courage ? Rudes questions hein !

Dans Releek, c’est l’imaginaire qui est attaqué. Pourquoi ? Parce que l’imaginaire possède une grande importance au niveau social. Il suffit de voir la manière dont il nous construit et nous définit, dont tous ces détails qui forment la pop culture et qui forgent notre imaginaire commun, nous lient les uns aux autres, nous définissent comme un tout partageant une sorte de proximité, d’intimité intellectuelle, de valeurs communes.

Au fond l’imaginaire est un pont entre les gens. Un langage commun.

Mais gare au « nostalgisme »… Tiens, ce serait pas mal comme sujet de bouquin ça, le nostalgisme…

Tout ce verbiage pour dire quoi ? Bin que Releek est un roman dans lequel j’ai mis beaucoup et j’espère qu’il vous plaira.

Il sort le 18.

Jetez-vous dessus.

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