Question coup de gueule

Une fois n’est pas coutume, je ne vais pas parler de bouquin, mais d’informatique. Enfin un peu. voici donc, mon

COUP DE GUEULE !!!

(ouais avec trois points d’exclamation parce que franchement, ça le mérite)

Comme tout auteur, je suis l’actualité littéraire. Je mate des émissions, tantôt chiantes, tantôt passionnantes (y a pas vraiment de règle en la matière d’ailleurs : une émission comme La grande librairie mêlant avec un étrange savoir faire des instants pénibles avec des discussions intéressantes, alors que Les carnets de route sont juste sublimes). Parmi ses émissions, l’une d’elle sort du lot. Pourquoi ? Question pertinente jeune hobbit !

– on y parle de livres avec franc parler et avec des voix multiples (les chroniqueurs n’hésitant pas à s’opposer suivant leurs affinités),
– on y parle de livres avec simplicité : un livre est une source de plaisir, parfois de savoir, parfois de curiosité, mais c’est toujours une rencontre entre un(e) lecteur(e) et un(e) auteur(e), loin de tout sur-intellectualisme culturel,
– on y parle de livres avec amour (même s’ils ont détesté – moi aussi – le dernier Moix),
– on parle de littérature de genre, de « mauvais genres », de bd,
– on y parle de livres numériques,
En un mot, le curieux que je suis est face à une émission inédite en France (où le livre, c’est quand même un truc sacré que tout le monde vante, même si tout le monde lit des trucs honteux, qui ne devraient pas l’être d’ailleurs).

UNE EMISSION GENIALE

donc.

Or, ce matin, rendez-vous pris avec mon brother (browser ?), je me rends sur le site de la RTBF : http://www.rtbf.be/ Ravi de retrouver le sourire coquinou de Thierry Bellefroid, pressé d’entendre Michel Dufranne et de …

Quoi ?
Qu’entends-je ?
Qu’oncour-je ?
Qu’asper-je ?

Je me retrouve face à ce message :

Je rafraichis mon butineur, me retape la pub, car oui, si l’émission est bloquée, la pub elle, passe nickel… (capitalisme, j’aime ton humour), et rebim, la même page.

Je passe par les 5 étapes du deuil. Du moins j’entame ce parcours, toujours bloqué entre le refus et la colère. Car internet était un endroit dégéographisé. Où l’on pouvait se balader pour découvrir la richesse des autres. En regéographisant cet espace pour des raisons sans doute pécuniaire, on perd de son intérêt, de sa richesse (un comble !) et donc de son attractivité.

Résultat des courses ? Je suis comme un con face à mon écran noir. Je m’insurge contre cette vision simple et bête qui m’empêche de profiter d’une si belle émission.
Pourquoi simple ? Parce que limiter une diffusion à un pays est dommage : l’émission peut rayonner dans toute la francophonie… et bin non ! Après tout, c’est mieux d’en limiter la portée avec des techniques contournables (doit bien y avoir un ou deux belges sympas qui monteront un proxy pirate, et bim ! vous l’aurez dans l’os !)
Pourquoi bête ? (note que je me suis retenu de dire con), parce qu’en Europe, la population bouge et qu’un Belge franchissant la frontière sera ravi de voir qu’il ne peut plus profiter de son pays, parce que tu comprends, Belge, t’as franchi la frontière qui n’existe même plus ! Les gens, les capitaux, les idées peuvent traverser ce mur invisible, mais pas ton émission de télé ! Ha ha ! Et Moi qui ai des mormones belges, qui adore ce pays lointain dans lequel je ne vais pas si souvent et que je souffre de ne pas découvrir, on m’ampute. Comme on amputerait n’importe quel voyageur, déraciné, curieux.

Bon, j’en fais des caisses, ok ok. C’est pas si grave. Mais quand même, ça fait chier.
Je suis déçu.
Triste.
Et ça n’y changera rien. Car ce qui compte après tout, ce sont les droits. Qu’importe le reste.

Voilà, j’ai fini mon caca nerveux. J’aimerai toujours cette émission. Et la Belgique.

Des bisous les fous.