En 1954 j’ai échoué au concours des beaux arts de Bordeaux.
C’était un exploit parce que :
– je ne suis pas Bordelais, et je me demande encore comment j’ai pu me retrouver là bas,
– je n’ai pas le talent d’un artiste. Au mieux, d’un gribouilleur, mais non, vraiment pas d’un artiste.
Résultat, après une dissert, une illustration, un entretien, on m’a gentiment conseillé d’aller me faire voir en Belgique.
Bon, ok.
Je ne suis pas allé me faire voir en Belgique (enfin si, mais pas suite à ce commentaire, c’était bien plus tard, et on était plusieurs… enfin bref).
Qu’en est-il resté ? Une certaine affection pour le dessin, ainsi qu’une légère frustration, car comme un Tortue génial courant après des sous-vêtements, j’ai jamais appris à vraiment dessiner. Du coup, je suis passé à côté d’une formidable carrière non-lucrative. Du coup, je me suis lancé dans l’écriture, avec les dommages collatéraux que tu imagines (cinq suicides de correcteurs chez voy’el et deux chez walrus).
Lorsque Julien Morgan a lancé son défi Facebook, je me suis dit, NOOOOOOOON. Hein, pourquoi ? Ah oui.
Rappel du sujet : « Puisque ma contestation et mes avertissements à répétition ne fonctionnent pas, je vais céans combattre le mal par le mâle.
Ceci est un défi adressé à tous mes amis masculins sur Facebook.
Prenez une photo de vous en pied et en caleçon devant votre bibliothèque. Si vous refusez de relever ce défi, je rends publique une vérité (ou une grosse ineptie qui ressemblera à la vérité) sur vous.
Feu, Maxime, Sébastien et Lilian.
Faites péter le calbut et les bouquins. »
Donc je disais, NOOOOOOOOOOOOO(avec la grosse voix de Vador à la fin du 3 V2, le 6 quoi, enfin le 3e de la seconde génération de film, parce qu’à la fin du vrai 6e dans l’ordre de l’histoire, Vador se contente de sourire avec son corps tout vaporeto)OOOOOOON !
Je ne serai pas à poil sur le net !
Parce que :
– le net, c’est de plus en plus quelque chose de mal,
– moi à poil, c’est vraiment mâle,
– moi à poil sur internet, c’est trop le mal du mâle qu’a mal au mâle (mâlimal quoi).
J’ai donc tourné et retourné dans mon saloon, oui, mon salon est un saloon, à la recherche d’une échappatoire. Et là, BANCO ! (non pas le jeu de la française des jeux). Je vais retenter le crayonnage.
Mes armes : papier A4 carrouf, critérium, feutre noir pour enfant.
Propal :
Voilà, voilà.
Avec le recul, c’est peut-être pas plus mal d’avoir abandonné les crayons (parce que c’est quand même pas génial).
Mais je le referai à l’occasion (parce que c’est marrant).