Une idée. Une discussion.

J ai eu une idée. Et comme toutes les idées, elle souhaite s’exprimer, se confronter au réel, pour évoluer, s’adapter, pour ne pas mourir. Même si ça lui pend au nez.

Je lui laisse donc la parole sur cette page.

Dans notre groupe, (D&D toutes versions confondues) nous avons interprété une unique fois des personnages de haut niveau. Dans ce cadre, les fonctions socialo-politiques font qu’on se retrouve à gérer des trucs de type : les impôts, les paysans, les alliances inter et intra royaumes, la religion, l’armée, etc etc.

Pour être honnête, dès nos niveaux moyens, nous avions commencé avec un commerce. Faire entrer un peu d’argent, gérer des affaires, on préparait doucement notre retraite d’aventurier parce que bon, casser du trolls à 70 ans, moyen moyen, et la sécu dans D&D, moyen moyen aussi. Imaginez la scène devant le comptoir de la sécu, qui jouxte l’auberge. Le page reçoit tous les vieux aventuriers :
– Vous avez pris en compte la pénibilité de mon travail ?
– Dites donc, personne ne vous a obligé à devenir guerrier. Regardez votre ami magicien, il est en pleine forme lui !
– Certes, physiquement, mais il a Heilzheimer…
– Alzheimer ?
– Oui, mais la souche allemande.
Bref, fans de Civilisation 2 (oui, notre groupe est vieux…), nous avons toujours eu cette fibre « gestion » dans le jeu.

Or donc, nous avons repris depuis D&D5. Un groupe niveau 1. De petites aventures de niveau 1. Et nous voilà à disserter de l’aventure du futur.

D’un point de vue général, un jeu de rôle, c’est bien souvent composé d’un maître, d’un ou plusieurs joueur(s) – au passage mon idée n’est pas inclusive, elle utilise le neutre sous sa forme masculine ; comprendre joueur est une fonction, non un être doté d’organes spécifiques, de règles (contenues dans un bouquin), d’aventures (créées, achetées, détournées, volées ?).

Tout tourne autour des personnages et a priori, la partie gestion n’est pas mis en avant, ou du moins, elle n’est pas mis en place dès le départ.

De là, en réfléchissant, l’idée est venue :
dans un contexte de type Plagues DK par exemple, c’est à dire, pour ceux du fond de la classe, un contexte d’invasion de zombie dans un univers Fantasy, où des villes résistantes existent dans lesquelles les survivants survivent (parce que s’ils survivent pas c est plus vraiment des survivants).

Ce jeu possède des unités de vie suffisamment petites pour être facilement contrôlables par le maître (la ville close – rien à voir avec les maisons), mais assez grande pour permettre aux joueurs de vivre des aventures variées (la ville… aussi, voire la région).

De là, pourquoi ne pas modifier le concept du jeu comme suit :
– Chaque ville est autonome et vit en autarcie,
– Chaque ville possède un nombre d’aventuriers importants,
– Les aventuriers ont à disposition un pool d’aventure dans leurs villes.

Le jeu s’effectuerait à deux niveau :
* un premier niveau qui serait du jeu de rôle pur :
– aventurier -> aventure(s) -> points d’XP.
* un second niveau qui serait davantage un jeu de gestion :
– aventure réussie -> points de ville -> amélioration de la ville.

La ville serait donc un personnage partagé par les joueurs, chacun aurait une décision à prendre quant à son développement, et quelque part, il aurait en main la survie de tous ses concitoyens.

On peut imaginer qu’à chaque fin de scénario, un personnage choisisse l’amélioration à apporter, ou qu’il propose un vote. Après tout, les aventuriers peuvent inventer au passage la démocratie… limitée à eux. Cet exemple est sans rapport avec la réalité…

Petite subtilité, ces points de villes pourraient être donnés à une autre ville en relation avec la ville originelle (imaginons que les deux villes ont mis en place un système commercial ou d’échange ; les points peuvent donc circuler).

Les améliorations envisagées au début étaient de type :
– agrandir le mur pour accroitre les terres arables,
– creuser un puit,
– fabriquer des calèches de guerre pour traverser les champs de morts et commercer avec les autres villes,
– inventer des lances-flammes,
– faire de la R&D sur le virus zombie,
– créer des spectacles sérielles dans le théâtre Houeb pour divertir la population (des Houeb séries),
etc etc.

Voilà.
Avec cette idée de gestion et de presque méta-personnage, j’ai l’impression de recréer Guildes quelque part.
Et c’est là qu’un de mes amis a touché mon idée (pour faire le lien avec Lionel qui veut toucher nos histoires, ce gros dégoutant), voici ce qu’il m’a écrit :
si tu restes ton idée zombies tu te limites dans les missions ville. Alors que si tu te bases avec un monde post apocalyptique, tu peux élargir à l infini ton champ de possibilités pour les missions ville. Genre si tu veux une ville zombie, une autre cannibale… une autre mode dirigé par un tyran sanguinaire….. Une ville avec que des enfants….
Moi : Une ville belge ?
Lui, sur le même ton : De manière à créer l’envie de savoir ce qu’il y aura dans la prochaine. Et toujours un truc nouveau.
Moi : Tu parles d exploration : un groupe d aventurier va de ville en ville c est ça ?
Lui : Oui, c’est compatible avec ton idée. On peut très bien imaginé un objectif final type the postman ou falling skies : au démarrage ils sont dans une ville, il leur faudra remplir des missions de base pour en sortir. De là ils vont créer un réseau de communication d échanges de commerce avec les villes qui seront libérées.

<Petite incise>
The Postman. Mon Dieu. The Postman !! Rappelons le pitch : dans un monde ravagé par des ravages originaux tels que la guerre, la maladie et Jar Jar, un homme se dresse pour reconstruire la civilisation, repousser l’obscurantisme et promouvoir que la terre est plate : le facteur. Alors oui, chez nous, un facteur, ça donne en film Bienvenue chez les Ch’tis. Aux USA, ça donne The postman. Imaginez ce que qu’il ferait avec l’inspecteur Labavure…
</Petite incise>

Moi : Mais si tu t en casses, si tu n as pas d attaches, la partie gestion, tu t en tamponnes le coquillart avec une plume de paon ?
Lui : Non justement : il te faut un point d ancrage la ville d origine. Pour la partie gestion elle se fera de là. Derrière ça coûtera de créer une route commerciale, améliorer ta charrette, transporter le courrier. En gros la partie gestion c’est repartir du niveau 0 de la civilisation et de développer un empire…. Au final ta ville de base deviendra ta capitale. Mais attention : chaque ville de départ aura chacune une spécificité : genre crédit agricole, genre industrie médiévale, élevage porcin breton ; bref des trucs nécessaire pour progresser ensuite. Il y a une partie autosuffisance, mais qui permet pas de se développer très vite, d’où la nécessité de se mettre en relation pour commercer et échanger des savoirs.
Moi en discours interne : Chaque groupe d’aventurier se tirant la bourre pour promouvoir sa ville, tout en coopérant avec les autres groupes pour assurer la survie de tout un chacun. Il est facile d’imaginer un véritable jeu de stratégie
Et lui d’ajouter : On pourrait même faire des soirées à Bercy (NTDLR : on dit plus comme ça mais le nouveau nom est trop long, système métrique toussa) avec des groupes de joueurs qui jouent chacun dans leur coin, et on regarderait ça comme un match pour voir qui remporterait le plus de point de ville et laquelle deviendrait la capitale des capitales. Pour un an dirons-nous.

Ici s’est arrêté cet échange un peu excité.
Qu’en reste-t-il ? Que l’univers post apo, futuriste ou médiéval ou steampunk s’y prêterait effectivement mieux que le Plagues Dk du début : il apporterait plus de variété dans les scénarios et, en limitant les allers et venues par la présence de monstres monstrueux (oui parce que c’est un peu comme les survivants : un monstre non monstrueux, c’est un peu du gâchis), la partie exploratoire pourrait relancer l’intérêt. On aurait comme objectif, en tant que joueur, non plus de sauver le monde, mais de promouvoir la survie de sa communauté, de sa ville. De là il serait plus évident de bosser sur les PNJ pour les rendre attachant et provoquer un poil d’empathie et d’investissement affectif de la part des joueurs.

Maintenant, j’imaginais au début un jeu de rôle papier, avec en renfort un site pour la gestion des villes et des aventures par villes (comprendre : dispatcher les aventures dans les différentes villes).
La version modifiée/proposée par cet ami imaginaire ressemble davantage à un jeu vidéo. Par exemple à un jeu de stratégie type Age of empire ou Dune 2 (OUI JE SUIS VIEUX !) avec la ou les mission(s) et la gestion de la base.
Ici je parle de ville, mais on pourrait imaginer une unité plus petite : un bateau, un vaisseau, un data center dans lequel les gens sont sauvegardés (Vous voulez lire Empenn ?).

Il y a quelque chose qui m’intéresse, qui m’interpelle, qui me titille dans cette idée, mais je ne l’ai pas encore formalisée parfaitement.

En un mot, il reste à la confronter encore plus au réel.

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