Power – Michael Mention

Power est un de ces livres américains, qui raconte la naissance et la chute du Black Panther Party ou Black Panther Party for self-defense (BPPFSD).
Petit rappel historique : Le Black Panther Party est un mouvement révolutionnaire de de libération afro-américaine, d’inspiration marxiste-léninste et maoïste, formé en Californie le 15 octobre 1966 par Bobby Seale et Huey P. Newton.
Comme toute chose sur terre, le mouvement nait, croit, avant de s’effondrer, à cause de tensions internes et des sabotages menés par le FBI.
Pour en savoir plus, je te renvoie à l’aticle wikipedia qui est plutôt bien foutu et très synthétique :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Black_Panther_Party

Power est un des premiers livres de la maison d’édition Stéphane Marsan, maison propulsée par… Stéphane Marsan.
Alors, à l’heure où de nombreuses maisons d’édition ferment leurs portes, on peut s’interroger sur la folie du bonhomme à en monter une. Ou l’amour du risque (la la la la).

Pour se lancer, deux stratégies sont souvent mobilisés :
– s’appuyer sur des copains fiables qui produiront des livres qu’on pourra vendre (parce que oui, pour se lancer, mieux vaut parier sur ds livres « rentables »),
– s’appuyer sur des livres coups de poing qui vont tout de suite marquer le game.

A priori, je parierai sur la seconde stratégie.

Power donc.

L’auteur.

Michael fait Mention de… on sait pas. Sa bio est plutôt rapide, peu de détails crouistallants, peu d’infos également, on sait juste que c’est un auteur talentueux.

Tu ne me crois pas ? Vérifie :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Michaël_Mention
L’un dans l’autre, quand on aborde un livre, c’est toujours rassurant de s’entendre dire : « Cet auteur est talentueux ! ». Nan parce que l’inverse, ça démotive quand même.

Ah si : deux détails qui ont leur importance :
– il est français, ce que ne laisse pas du tout soupçonner le livre (ni en terme de sujet, ni en terme de traitement),
– il a une petite curiosité envers les tueurs en série.
Et… Ah tient, une publi chez Ring…

Petite pause sur la forme.

1/ l’objet
Le livre est de belle facture, volumineux, d’un format broché agréable, le papier légèrement jauni et texturé rappel un peu les productions Actes Sud.
À l’intérieur, une police agréable, espacé, aéré, avec parfois des polices secondaires qui viennent souligner une citation.
Au final, c’est un très bel objet au prix contenu (20e), mais un peu fragile : je transporte le bouquin dans ma sacoche, et la couverture a pris cher.

2/ le récit
La première partie : What we want, tient davantage de la chronique historique que du récit personnel. L’avant Black Panther nous est présenté. Société divisée, violente, pleine d’espoirs qui finissent déçus. Vient la naissance du BPPFSD. Sa définition, les oeuvres références, les fondateurs, les premiers recrutements, les premières interventions.
La seconde partie : What we believe, elle, s’appuie sur trois narrations à la première personne. Trois personnes différentes qui vont livrer leurs versions des évènements, leur actes, leurs trahisons.

Les deux types de narration sont efficaces et servent le récit au mieux. En passant de l’une à l’autre, on zoom sur les personnage. On quitte le parti pour se focaliser sur les acteurs, qui vont l’amener à sa perte. Michael Mention maitrise son sujet.

Enfin, tout au long du livre, un rythme est présent, constamment. Que ce soit dans la narration même, dans l’esprit des personnage ou dans la manière d’écrire. La musicalité est présente, partout. Cela incarne le récit, lui donne une couleur singulière, au point que l’auteur nous gratifie à la fin de son ouvrage, d’une playslist.

Au final, un beau roman.

Le fond.

En rentrant plus dans l’ouvrage on pourrait dire qu’il se compose de 3 parties : la naissance, l’avènement, la décadence (ou l’agonie, c’est selon).
Naissance et avènement, OK, nous en avons parlé. Décadence, pour éviter de faire quelques révélations (des spoils), retient juste que le livre nous plonge dans un enfer qui n’est pas binaire, opposant d’un côté les bons et les méchants, mais qu’au contraire, il nous plonge dans un univers de gris, ou tour à tour les personnages sont capables du pire comme du meilleur. Mais souvent quand même du pire.
La troisième partie est toutefois un peu moins équilibré, en cause des informations sur le Zodiac ou sur Manson, qui viennent appuyer la folie de Neil, qui… limite font écho à sa curiosité envers ce type de desente et de pasage à l’acte, mais qui, bien que faisant partie du contexte, n’apportent pas d’éléments déterminants. On peut chipoter en nuançant : la présence de cinglés dans une époque de tension raciale augmente les tensions. OK, ok. Mais j’ai l’intuition d’y voir la fascination de l’auteur plus que l’utilité dans le récit. Mais peut-être que je dis ça parce que je suis en colère.

En début d’article, j’ai qualifié Power de livre américain. Oui, on y retrouve un mélange d’Histoire et d’intime, un ton qui parfois frôle le journalisme, la recherche d’un style épuré, trash, tant d’éléments qui rappellent plutôt des oeuvres d’outre-atlantique.

Au final.
Ce mérite-t-il d’être lu ?
Très honnêtement c’est un grand oui. Le fond et la forme mérite un sacré coup d’oeil. Découverte, plaisir, musique, tout est fait pour passer un grand moment de lecture et apprendre des choses sur un mouvement et une époque avec lesquels on est pas forcément familier.
Fonce le découvrir !

Allez, tchuB !

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