Cet article fait suite au précédent -> https://ianian.org/index.php/2025/03/12/reapprendre-a-se-taire/
Se taire, se mettre en retrait, c’est une manière de ne plus participer à l’empoignade généralisée qui fait gagner plein de sous aux Gafam, et qui rend la société de plus en plus intolérante (je viens de résumer à grand trait).
Mais ce n’est pas tout !
Se mettre à distance des tensions, de la violence, de l’outrance, permet aussi de se retrouver un peu. Parce qu’une fois vidé de toute cette négativité, on retrouve notre internité purgée. On peut de nouveau l’écouter. La remplir d’œuvres et d’expériences réelles ou virtuelles. La stimuler. Et redécouvrir cette capacité qu’à notre cerveau de mixer tout ça la nuit.

Là, je vous vois venir : « Oah l’autre il a craqué ! Il nous tient un discours digne de miss France ! »
De mister France s’il vous plait !
En fait, je trouve qu’il est difficile d’être créatif quand on est rempli de caca et en ce moment, du caca, y en a un peu partout sans même ouvrir les réseaux : expansionnisme, génocide, guerre, effondrement du vivant, dérèglement climatique, racisme, fascisme, etc (superbe liste hein), y a vraiment de quoi se pendre.
Rêver aujourd’hui est plus que jamais utile. Salvateur.
Être un rêveur/une rêveuse, c’est presque être un résistant ou une résistante face à la merde ambiante.

Je ne sais plus qui a dit : « Dans les dystopie, les personnages sont comme des lumières qui ont dit non ». C’est d’ailleurs pour ça que j’aime ces oeuvres. Elles nous enjoignent à dire non. Elles nous montrent des personnages qui ont su refuser la haine, le défaitisme, le renoncement. Ils ont pas laissé tomber les bras 🙂
Alors ouais, on pourra toujours rétorquer que « dans la vraie vie c’est pas pareil » et évidemment que c’est pas pareil. C’est beaucoup plus dur de résister à un mouvement profond qui nous pousse à la haine.
Mais ça doit pas nous empêcher de nous préserver et de recommencer à rêver. Parce que je crois que les rêveurs/rêveuses portent en eux/elles les solutions de demain. Au contraire des rageux et des va-t-en-guerre.
(Je suis à deux doigts de dire que nous, les rêveurs, nous sommes debout face aux ténèbres, nos smartphones (ou briquets pour les plus vieux) en main, tenus bien haut pour les empêcher de progresser, mais l’image serait un peu exagérée, même si elle est cool.)
Allez rêver. Vous en avez besoin. On en a tous besoin.