L’artisanat, c’est une passion, une patience, une exécution. C’est commencer, se tromper, recommencer. C’est s’interroger sur ce que l’on produit et avec quoi on le produit. Là, j’ai envie de prendre quelques secondes pour parler outils.

Avertissement 1 : c’est pas un article où je vais balancer des best practice, au contraire, je reviens juste sur les outils que MOI j’utilise et qui correspondent à MA manière de bosser, qui est toute singulière. Donc prenez pas pour argent content (comptant ?) les lignes qui vont suivre.
Avertissement 2 : cet article fait suite à celui de Lionel Davoust qui revient sur les modules Obsidian qu’il utilise -> ici
Ceci étant dit, ouvrons l’atelier.
Plan / pas de plan / planplan ?
J’ai noté cet échange fictionnel sur les internets qui incarne bien ma manière de faire (il n’est pas de moi, mais il m’a fait rire) :
« – Il y a 3 façons de faire les choses : la bonne , la mauvaise et la mienne !
– C’est pas justement la plus mauvaise ?
– Si. Mais en vachement plus rapide ! »
En gros, je ne fais pas de plan au sens strict du terme. Attention, j’ai essayé hein. Du flocon au plan de dissert, des auteurs et autrices plus expérimentés/ées et plus fins/fines ont tenté de me convaincre. Et chaque fois c’est pareil. J’entends leurs conseils, j’essaye puis une fois le plan fait, j’ai plus envie d’écrire. Ce sentiment de connaître déjà toute l’histoire me coupe la dynamique. Je referme le word et abandonne ce projet, mort dans l’oeuf.
Là, y a des collègues qui doivent hurler et me traiter d’andouille, mais c’est pas grave.
My best way : je créé des personnages que je trouve intéressants, j’ajoute des factions, je définie un univers et en regardant tout ça de loin, je me dis : « tain, ça serait marrant s’il se passait ça ou ça ! ». Tout ça, je le notes dans Notes en général.

Ça me permet de débroussailler. Puis une fois les éléments stabilisés, Je note les fiches de perso et le lore dans un logiciel de fiches. Aujourd’hui, deux logiciels se battent pour accueillir ses fiches et ma décision, que je pensais fixée avant que Lionel ne reparle des modules d’Obsidian, s’était portée sur Joplin.
Joplin :

Obsidian :

Les deux logiciels sont relativement proches, mais Obsidian est plus puissant, plus malléable avec ces modules et… peut-être surdimensionné par rapport à mes besoins.
Une ces éléments fixés, j’écris sur Scrivener, qui me permet de séparer le texte en chapitre, d’annoter ces chapitres (qui fait quoi) car ma méthode m’oblige à prendre des notes au fil de l’écriture. Sans quoi je me perds.
Scrivener :

Puis en même temps que j’écris, je répercute ses notes dans Scapple, histoire d’avoir une vision d’ensemble.
Scapple :

J’ai donc là une supervision de qui fait quoi (et j’y mets évidemment les méchants).
Une fois tout ça mit bout à bout, ça fait un peu usine à gaz. Et c’est pas faux. Mais ces outils, ce bordel organisé de manière un peu farfelue, me correspond. J’ai pas une pensée super linéaire, je veux pas connaitre mon livre avant de l’avoir écrit, je veux en être le premier lecteur, je veux qu’il me surprenne, qu’il aille dans des recoins inattendus, en un mot qu’il vive sa propre vie. Les personnages vont suivre leurs lignes directrices, leurs logiques internes, et je ne suis que le chroniqueur de leurs hauts faits.
Au fond, je ne suis qu’un passeur.
Après ça ? Il reste un logiciel : Antidote. En tant que dys, il m’est indispensable. Et j’ai beau passer et repasser le texte avec lui, il reste toujours des erreurs. Mais plus j’écris, moins il en reste. Peut-être qu’à force, ça rentre. Ou que des automatismes se créent.
Mais bon ça, c’est une autre histoire.
Bref, si vous voulez vous mettre à l’écriture, faut se demander ce que vous voulez écrire, mais faut aussi prendre deux secondes pour vous interroger sur votre fonctionnement interne. Histoire de choisir les bons outils.