Underground Railroad – Colson Whitehead

Colson Whitehead est un auteur qui commence à avoir de la bouteille. J’avais lu de lui un roman qui ne m’avait pas transcendé : Zone 1 ; un truc sur les zombies, plutôt ennuyeux, fade et je ne cessais de le comparer avec Toxic de Desienne ou Zombie Kebab de Saraja pour ne citer que les copains, me disant : « C’est quand même hyper ennuyeux et fade ».  Je crois d’ailleurs l’avoir chroniqué sur ce site. Mais qu’importe. On est pas là pour remuer le couteau dans le lapin mais pour en arriver à ce nouveau roman qu’est : Underground Railroad.

Couverture :

 

 

 

 

 

 

Jolie et délicieusement vieillotte.
Résumé :
« Cora, seize ans, est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d’avant la guerre de Sécession. Abandonnée par sa mère lorsqu’elle était enfant, elle survit tant bien que mal à la violence de sa condition. Lorsque Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie, lui propose de s’enfuir, elle accepte et tente, au péril de sa vie, de gagner avec lui les États libres du Nord.
De la Caroline du Sud à l’Indiana en passant par le Tennessee, Cora va vivre une incroyable odyssée. Traquée comme une bête par un impitoyable chasseur d’esclaves qui l’oblige à fuir, sans cesse, le « misérable cœur palpitant » des villes, elle fera tout pour conquérir sa liberté.
L’une des prouesses de Colson Whitehead est de matérialiser l’« Underground Railroad », le célèbre réseau clandestin d’aide aux esclaves en fuite qui devient ici une véritable voie ferrée souterraine, pour explorer, avec une originalité et une maîtrise époustouflantes, les fondements et la mécanique du racisme. »
Tiré de babelio.

Pourquoi j’en parle ?
Parce que sur la forme, cette fois, le style de l’auteur, au service de cette histoire, a matché grave ! Par endroit l’auteur s’enlise un peu, accélère, s’emballe, et retombe. Dis comme ça, ça craint un peu, mais en fait, ces phases de variation de rythme colle à l’histoire qu’il nous raconte. On suit Cora, ses aventures, ses réussites, ses échecs, et on se prend à trembler pour elle quand vraiment ça sent le roussi, et pire que pire, on hallucine avec elle du traitement réservé aux esclaves, qu’on pouvait imaginer terrible, mais surtout du traitement réservé aux noirs (pas esclaves du coup), qui se retrouvent dans une situation plus perverse.
J’en viens au fond. On a tous plus ou moins une représentation lointaine de ce qu’était l’esclavage. Que ce soit par les livres, les films, les bds ou les séries télé (Netflix ?) Là, on entre dans le vif du sujet avec, avant le départ des côtes africaines, un navire mis en quarantaine. Le capitaine est bien ennuyé, il ne pourra pas naviguer tranquillement, faute à ses microbes. Alors il a le choix :
a) il le nettoie
b) il détruit tout en mode berserker
c) il appareille un autre navire et transvase la marchadise
d) Obiwan Kenobi.
Alors ?
Encore deux secondes…
Et oui, comme vous l’avez deviné, il enflamme le bateau et la cargaison. Politique de la terre brûlée : pourquoi résoudre un problème quand on peut détruire le problème ? C’est vrai quoi !
Sauf que la cale est pleine d’esclaves. C’est chiant pour le capitaine, ça fait des ronds en moins, mais bon, c’est le business…
Voilà ; et ça, ce n’est que le début. Prometteur hein…
Donc inévitablement on assiste aux traitements des esclaves dans les plantations, à leurs fuites, à leurs poursuites, etc.
Ce roman nous fait passer par plein d’étapes successives et on se demande sans cesse quand on touchera le fond. Et à chaque effondrement de situation, on se dit : « C’est bon, on est au bout ». Et non. Colson creuse encore. Et nous dépeint avec force et simplicité un cadre inimaginable, inhumain, pervers, construit pour opprimé.
Point intéressant, j’ai découvert/appris l’existence de l’Underground Railroad. Pendant la lecture, je me demandais si ça existait vraiment. Bien oui :

Carte de 1860 reprenant les axes de ce chemin de fer souterrain.

Pour en savoir plus sur le chemin de fer souterrain (ou clandestin) vous pouvez lire cet article wikipedia : ici.

En conclusion :
Je vous recommande chaudement ce bouquin. Il vaut le détour.

Allez, tchuB.

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