John Mcaffee, un terroriste moderne – Joshua Davis

– Alors voilà, nous recherchons un nouveau RSSI. Votre cv nous a paru intéressant, d’où votre présence ici.
John observe le DSI, les yeux fixes, figés. Il ne les cligne même pas. Il en est inquiétant.
– Pouvez-vous vous présenter, nous préciser votre parcours et vos motivations.
– Bien, j’ai eu un père violent, alcoolique, une mère passive, aussi, dès que j’ai pu, je suis parti pour gagner de l’argent. J’ai vendu tout ce qui pouvait l’être, même si, certaines agences gouvernementales s’intéressaient à moi. Je ne savais pas encore bien pourquoi, mais je pressentais que je savais quelque chose d’important. Et puis, il y a eu ce virus. Et tout s’est emboité : j’ai programmé le premier programme qui détectait ce virus, et qui le détruisait, puis j’ai acquis un mobile home, dans lequel j’ai construit une salle machine mobile, et avec lequel je parcourais le  pays pour nettoyer les pcs des entreprises. En réalité, j’avais déjà LA vision : les virus représentaient les premiers fantassins d’une guerre virtuelle. J’ai donc investi, recruté, et monté une équipe pour lutter contre ses programmes. Et mon entreprise est devenue celle que vous connaissez. Dès lors, je me suis attaqué au réseau : car si les virus se propageaient, c’étaient bien grâce au réseau. Nous avons donc conçu des Firewalls, des IPS, des IDS, et nous n’avons eu de cesse de chercher et d’annihiler les menaces qui grouillaient. En parallèle, des agents d’agences gouvernementales me suivaient maintenant jour et nuit. J’ai donc acheté une arme et ai commencé à changer mon apparence, je me suis muni de faux papiers, j’ai cherché à me cacher de ces hommes en costume noir. Puis la menace s’est précisée : s’il y avait des virus sur le réseau, c’était bien parce que des hommes les créaient, et que d’autres les validaient. Nous avons donc investi dans la sécurité biologique. Nous avons conçu des ordinateurs capable de détecter la programmation de virus. Dans ce cas, ils s’autodétruisaient. Idem pour les victimes. Dans cette guerre virtuelle, les pertes financières étaient réelles, alors nous avons choisi de provoquer des pertes humaines pour engendrer une prise de conscience supérieure. Chaque mort dans les deux camps provoquaient une frénésie, une crainte chez les utilisateurs d’ordinateur, qui les sensibilisaient enfin à la sécurité. Mais ce ne fut pas tout. Car nous nous sommes aperçus que si des hommes créaient des virus, c’était bien parce qu’il en avait les capacités intellectuelles, mais aussi l’intérêt. Nous sommes attaqués sur les deux fronts en détruisant le système monétaire et en lobotomisant tous les users de notre boite. Les résultats furent si concluants que nous les proposâmes au congrée américain. La résolution fut votée, de telle sorte que les américains abonnés au net furent « traités ». Alors comme vous pouvez le voir, malgré les hommes en noir qui nous observent par la fenêtre, la sécurité est mon soucis premier, et je suis aujourd’hui l’expert mondial en sécurité, parce que la sécurité, c’est anticiper les attaques, et anticiper, c’est imaginer, concevoir, tout le temps, sans cesse, ce qui pourrait arriver, ce qui risquerait de se produire, tout, même l’improbable, même l’impossible, même le truc qui aurait une chance sur un trillions de se produire, parce que si elle se produit, c’est tout le système qui explose, TOUT LE SYSTEME QUI EXPLOSE ET SI LE SYSTEME EXPLOSE, C’EST LES GENS QUI EXPLOSENT ! QUI EXPLOSENT !
– Je… hum… Okayyyyy… Lilian quelque chose à ajouter ?
– Vous rigolez ? Ce type est fou à lier, chuchoté-je.
– Certes, mais il semble compétent.
– Mais barré !
– Écoutez, ce n’est pas avec des timorés que notre entreprise avancera. Alors, Monsieur, Café,
– Mcaffee.
– Mac Café, vous avez le poste. Pour autant, promettez moi de ne tuer personne.
John tire son Smith & Wesson et le pose sur la table.
– Dans ce cas, ajoute-t-il, vous feriez mieux de le garder.

Voilà pourquoi j’ai démissionné.

Faut-il le lire ?

C’est un livre court, intense, qui apprend des trucs sympa, mais qui manque pour moi de profondeur. Je suis resté un peu sur ma faim. John est un vrai personnage de roman, et à ce titre, il mériterait un véritable film, une adaptation type blockbuster, en barré, violent, avec du sexe. Bref, en un bon film.
Pour le livre, c’est un peu pareil. Il manque de la substance, donc à lire si vous ne connaissez pas ce type, sinon, vous n’apprendrez pas grand chose.

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